L’aménagement au Québec, si loin que ça de la France ?
Afin de conclure notre voyage d’étude, il était nécessaire de vous présenter une comparaison de certains points concernant l’aménagement au Québec et en France.
L’urbanisme à l’américaine
Depuis 2004, les plans municipaux québécois sont informatisés et mis à la disposition de l’université pour ses travaux en urbanisme. En France, cela fut plus précoce puisque la transition du POS vers le PLU en 2000 dans le cadre de la loi SRU a permis un renouvellement des documents de zonage municipaux, transcris en format informatique pour l’occasion.
Les villes québécoises étant relativement jeunes – la plus ancienne, Québec, ayant fêté le 400e anniversaire de sa fondation l’an passé – par rapport aux villes françaises, celles-ci ont par conséquent été construites suivant un plan d’urbanisme nord-américain privilégiant le fonctionnalisme. En effet, à l’instar des grandes métropoles américaines, les villes canadiennes respectent un plan de circulation orthogonal à l’intérieur de chaque quartier.
Source : www.inspq.qc.ca/
Les fusions municipales engagées en 2001 sont un bon exemple de l’abolition des communes au profit des EPCI qui fait encore actuellement débat en France. Elles ont eu lieu de manière imposée au Québec, les communautés de communes ou d’agglomérations n’existant pas, le regroupement fut décidé sans réel consensus de la part des municipalités nouvellement fusionnées. Cela a par la suite donné lieu à un référendum généralisé dans toutes les nouvelles communes pour décider après coup si les communes devaient ou non « défusionner ». Ce fut le cas pour deux municipalités de la nouvelle commune de Québec. La situation française avec ses EPCI conçu de l’initiative même des élus locaux permettra d’éviter plus facilement ce type d’écueil bien que le processus de fusion soit encore loin d’aboutir, le Québec est en avance sur nous sur ce point.
La gestion du patrimoine agricole
Les producteurs québécois connaissent les AOC et le principe des produits dont le terroir est protégé, mais ce qui chez nous semble une protection économique des terroirs tout à fait ancrée dans la société l’est moins chez nos amis québécois. Pour preuve, sur le marché du port de Québec nous avons pu voir un commerce vendant de « véritables rillettes du Mans produites au Canada ». De la même manière, les producteurs de l’île d’Orléans (MRC proche de Québec) ont constaté que l’image de qualité de leurs produits était usurpée par d’autres producteurs eux-mêmes québécois.